Théorie hiérarchique - Aspects idéologiques
Les activités unitaires des neurones sont les amorces du traitement cognitif.
"La pensée est provoquée par les neurones, et nous ne devrions pas utiliser des phrases telles que 'l'activité unitaire reflète, révèle, ou pilote les processus de pensée', car les activités des neurones, très simplement, /sont/ les processus de pensée".
Barlow formalise sa théorie en 5 dogmes qui doivent pouvoir être testés. Dans l'article originel (1972), il énonce les 5 dogmes puis en développe l'explication un peu plus loin. Les dogmes sont traduits ici intégralement et j'ai extrait les éléments du développement explicatif qui nous intéresse.
1) Une description de l'activité des neurones individuels qui est transmise aux autres neurones et les influence, et de la réponse des neurones à de telles influences, est une description suffisamment complète pour la compréhension de l'aspect fonctionnel du système nerveux.
Il n'y a rien d'autre qui 'examine' ou contrôle cette activité, qui doit donc constituer une base pour la compréhension de la manière par laquelle le cerveau contrôle le comportement.
Dans la deuxième partie de ce dogme, Barlow fait probablement référence à /l'homunculus/ auquel certains font appel lors de l'étude de la conscience.
Selon Barlow, l'étude des autres niveaux d'analyse (EEG, moléculaire...) ne sont pas pertinents pour comprendre comment le cerveau fait pour générer le comportement.
2) Au fure et à mesure que l'on grimpe dans les voies sensorielles, l'information relative au stimulus physique est traitée par un nombre décroissant de neurones actifs.
Le système sensoriel est organisé pour effectuer une représentation aussi complète que possible avec un minimum de neurones actifs.
En d'autres termes, plus on grimpe dans la hiérarchie du traitement de l'information moins on utilise de cellules actives, mais plus l'information sensorielle qu'elles représentent est spécifique.
C'est un aspect important de la notion de "hiérarchie". Cet aspect est surtout développé dans l'article de 1985 où il montre qu'en contrepartie le nombre de neurones disponibles augmente lorsqu'on grimpe dans cette hiérarchie.
En fushia : la hiérarchie des cellules "utilisées" avec leur nombre diminuant avec la progression dans le traitement de l'information.
3) Les stimuli qui permettront le déclenchement de l'activité des neurones sont sélectionnés pour concorder avec les éléments redondants des stimulations sensorielles afin de rendre les représentations les plus parfaites et économiques possibles.
Cette sélectivité de réponse est déterminée par la stimulation sensorielle à laquelle les neurones ont été exposés, aussi bien que par des facteurs génétiques qui opèrent au cours du développement.
Pour ce qui nous concerne, les explications des dogmes 2 et 3 permettent de justifier le terme de théorie "hiérarchique". Plus on grimpe dans la hiérarchie, plus on dispose de cellules, mais moins on en utilise (en même temps), et plus leur activité représente un élément spécifique.
4) De même que les stimuli physiques entraînent les récepteurs à initier l'activité neuronale, les neurones de haut niveau causent simplement et directement les éléments de notre perception.
Le développement que fait Barlow de son quatrième dogme positionne clairement sa théorie comme une théorie de l'identité. Selon lui, il est avéré que l'expérience consciente accompagne généralement l'activation des aires sensorielles cérébrales.
Mais l'activité de chaque neurone cortical n'a pas pour corrélat une expérience perceptive.
Il formule l'hypothèse que seules les expériences qui peuvent être communiquées socialement vont être amenées à la conscience.
Selon lui, la représentation neuronale de l'information est localisée et non distribuée.
5) La fréquence des décharges neuronales code la certitude subjective: une haute fréquence de décharge d'un neurone donné correspond à un haut degré de confiance que la cause de la perception est présente dans le monde externe.
Les cellules dont l'activité a un corrélat conscient sont appelées "cellules gnostiques" (hypothèse bien antérieure à Barlow), également connues comme "cellules grand-mères".
Concernant la capacité des neurones à déclencher une action, il pourrait exister une grande communauté de neurones capables de déclencher chaque action (du répertoire de l'individu), mais l'activation d'un seul des neurones de cette communauté suffirait.
Bibliographie
Barlow HB. 1972. Single units and sensation: A neuron doctrine for perceptual psychology? Perception. 1:371-394.
Barlow HB. 1985. The twelfth Bartlett memorial lecture: The role of single neurons in the psychology of perception. Quarterly J of Exp Psychol. 37A, 121-145.
"La pensée est provoquée par les neurones, et nous ne devrions pas utiliser des phrases telles que 'l'activité unitaire reflète, révèle, ou pilote les processus de pensée', car les activités des neurones, très simplement, /sont/ les processus de pensée".
Barlow formalise sa théorie en 5 dogmes qui doivent pouvoir être testés. Dans l'article originel (1972), il énonce les 5 dogmes puis en développe l'explication un peu plus loin. Les dogmes sont traduits ici intégralement et j'ai extrait les éléments du développement explicatif qui nous intéresse.
1) Une description de l'activité des neurones individuels qui est transmise aux autres neurones et les influence, et de la réponse des neurones à de telles influences, est une description suffisamment complète pour la compréhension de l'aspect fonctionnel du système nerveux.
Il n'y a rien d'autre qui 'examine' ou contrôle cette activité, qui doit donc constituer une base pour la compréhension de la manière par laquelle le cerveau contrôle le comportement.
Dans la deuxième partie de ce dogme, Barlow fait probablement référence à /l'homunculus/ auquel certains font appel lors de l'étude de la conscience.
Selon Barlow, l'étude des autres niveaux d'analyse (EEG, moléculaire...) ne sont pas pertinents pour comprendre comment le cerveau fait pour générer le comportement.
2) Au fure et à mesure que l'on grimpe dans les voies sensorielles, l'information relative au stimulus physique est traitée par un nombre décroissant de neurones actifs.
Le système sensoriel est organisé pour effectuer une représentation aussi complète que possible avec un minimum de neurones actifs.
En d'autres termes, plus on grimpe dans la hiérarchie du traitement de l'information moins on utilise de cellules actives, mais plus l'information sensorielle qu'elles représentent est spécifique.
C'est un aspect important de la notion de "hiérarchie". Cet aspect est surtout développé dans l'article de 1985 où il montre qu'en contrepartie le nombre de neurones disponibles augmente lorsqu'on grimpe dans cette hiérarchie.
En fushia : la hiérarchie des cellules "utilisées" avec leur nombre diminuant avec la progression dans le traitement de l'information.
3) Les stimuli qui permettront le déclenchement de l'activité des neurones sont sélectionnés pour concorder avec les éléments redondants des stimulations sensorielles afin de rendre les représentations les plus parfaites et économiques possibles.
Cette sélectivité de réponse est déterminée par la stimulation sensorielle à laquelle les neurones ont été exposés, aussi bien que par des facteurs génétiques qui opèrent au cours du développement.
Pour ce qui nous concerne, les explications des dogmes 2 et 3 permettent de justifier le terme de théorie "hiérarchique". Plus on grimpe dans la hiérarchie, plus on dispose de cellules, mais moins on en utilise (en même temps), et plus leur activité représente un élément spécifique.
4) De même que les stimuli physiques entraînent les récepteurs à initier l'activité neuronale, les neurones de haut niveau causent simplement et directement les éléments de notre perception.
Le développement que fait Barlow de son quatrième dogme positionne clairement sa théorie comme une théorie de l'identité. Selon lui, il est avéré que l'expérience consciente accompagne généralement l'activation des aires sensorielles cérébrales.
Mais l'activité de chaque neurone cortical n'a pas pour corrélat une expérience perceptive.
Il formule l'hypothèse que seules les expériences qui peuvent être communiquées socialement vont être amenées à la conscience.
Selon lui, la représentation neuronale de l'information est localisée et non distribuée.
5) La fréquence des décharges neuronales code la certitude subjective: une haute fréquence de décharge d'un neurone donné correspond à un haut degré de confiance que la cause de la perception est présente dans le monde externe.
Les cellules dont l'activité a un corrélat conscient sont appelées "cellules gnostiques" (hypothèse bien antérieure à Barlow), également connues comme "cellules grand-mères".
Concernant la capacité des neurones à déclencher une action, il pourrait exister une grande communauté de neurones capables de déclencher chaque action (du répertoire de l'individu), mais l'activation d'un seul des neurones de cette communauté suffirait.
Bibliographie
Barlow HB. 1972. Single units and sensation: A neuron doctrine for perceptual psychology? Perception. 1:371-394.
Barlow HB. 1985. The twelfth Bartlett memorial lecture: The role of single neurons in the psychology of perception. Quarterly J of Exp Psychol. 37A, 121-145.
A découvrir aussi
Retour aux articles de la catégorie Neurobiologie des processus cognitifs -
⨯
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 75 autres membres