Variables dont il faut contrôler l'effet
Nous avons vu que les facteurs qui pouvaient influencer la performance mnésique pouvaient être :
- l'entrainement,
- le type de matériel mémorisé,
- la fatigue,
- la prise d'agents pharmacologiques (promnésiants, amnésiants...)
- la motivation,
- l'association à des événements émotionnels,
- l'âge,
- ...
Nous avons choisi d'étudier l'effet du facteur "prise d'une substance supposée promnésiante" (FPS). Comment faire pour neutraliser l'effet des autres facteurs pouvant potentiellement influencer la mémoire ?
Si nous comparons la performance mnésique d'un individu qui reçoit la substance à celle d'un individu qui ne reçoit pas le principe actif, est-on sûr que le résultat observé reflète l'effet de la substance ?
Si la substance est en réalité inefficace et que le sujet placebo a fait la fête toute la nuit, celui qui reçoit la substance aura de meilleures performances et on aura tendance à conclure que la substance est efficace... ce qui est faux.
Intuitivement, pour palier ce problème, on aura tendance à multiplier les observations (faire l'expérience sur deux groupes de sujets plutôt que sur deux sujets seulement). Pourquoi ?
L'autre solution consisterait à interdire à tous les sujets de faire la fête la nuit qui précède l'expérience.
Nous appellerons ces facteurs dont on a choisi de ne pas étudier l'effet dans l'expérimentation en cours, les "facteurs secondaires".
Comme nous l'avons vu dans l'exemple, nous disposons de deux moyens pour contrôler leur effet :
- le plus évident consiste à rendre ce facteur constant pour tout le monde :
on leur interdit de faire la fête la veille. Ainsi, l'effet du facteur secondaire "fatigue liée à la nuit blanche" est neutralisé.
Ce facteur est alors appelé un "Facteur Secondaire Systématique" (FSS).
- l'autre possibilité consiste à en faire un "Facteur Secondaire Aléatoire" (FSA). Le principe est que l'on espère que le hasard fera que les modalités de ce facteur se répartiront de façon à peu près équitable entre les deux groupes, neutralisant ainsi son effet (son effet sera le même dans les deux groupes).
On espère, si l'on attribue les individus au hasard dans 1 groupe ou dans l'autre qu'il y en aura à peu près le même nombre qui auront passé une nuit blanche dans les deux groupes.
Dans une expérience, est-il préférable de contrôler nos facteurs secondaires en les rendant systématiques ou aléatoires ?
(Vous préférez systématique, je sais !)
En réalité, ça dépend...
Intérêts des FSS :
- Chaque facteur secondaire est source de variabilité dans les résultats. Les tests statistiques que nous verrons ultérieurement sont plus efficaces lorsque la variabilité est faible,
- On peut vouloir restreindre une étude à une sous-population. Les personnes agées par exemple.
Intérêts des FSA :
- La porté des conclusions (généralisabilité) est plus importante.
Vous avez décidé de faire de l'âge un FSS et n'avez pris que des 18-20 ans. Vos conclusions sont-elles applicables aux 45-50 ans ?
Prendre des sujets dans toute tranche d'age, au hasard ne pose pas ce problème : la conclusion ne s'applique pas à une seule tranche d'âge.
- On ne peut jamais inventorier tous les FS possibles. L'approche aléatoire permet de contrôler simultanément tous ces facteurs qui n'auraient pas été identifiés.
Conclusion : on ne connait jamais tous les facteurs qui peuvent influencer une VD, mais on en connait certains. Pour ces derniers on choisira d'en rendre systématiques un certain nombre (ceux qui ont le plus d'influence) afin de réduire la variabilité des résultats. Mais ces choix tiendront compte du degré de généralisation que l'on veut obtenir pour nos résultats. Pour les autres, on les rendra aléatoires.
Un piège classique :
Nous souhaitons constituer 2 groupes de souris pour tester l'effet d'un anxiolythique (1 groupe anxiolythique : 12 souris, 1 groupe témoin : 12 souris).
Nous prenons les souris au hasard dans une cage collective pour les mettre dans des cages individuelles. Les cages individuelles sont allignées, les 12 premières vont recevoir les souris "témoin"; les 12 suivantes les souris "anxiolythique".
L'expérience a de fortes chance d'être faussée car lorsque l'on attrape des souris "au hasard" dans une cage collective, les dernières attrapées sont le plus souvent les plus habiles à se cacher derrière les autres ou les plus peureuses. La seule solution valable consiste à les mettre en cage individuelle, à mélanger aléatoirement les étiquettes qui les attribuent à un groupe et à distribuer les étiquettes ensuite.
Page suivante : Les variables concomitantes
Page précédente : Opérationnalisation des VI en facteurs
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- l'association à des événements émotionnels,
- l'âge,
- ...
Nous avons choisi d'étudier l'effet du facteur "prise d'une substance supposée promnésiante" (FPS). Comment faire pour neutraliser l'effet des autres facteurs pouvant potentiellement influencer la mémoire ?
Si nous comparons la performance mnésique d'un individu qui reçoit la substance à celle d'un individu qui ne reçoit pas le principe actif, est-on sûr que le résultat observé reflète l'effet de la substance ?
Si la substance est en réalité inefficace et que le sujet placebo a fait la fête toute la nuit, celui qui reçoit la substance aura de meilleures performances et on aura tendance à conclure que la substance est efficace... ce qui est faux.
Intuitivement, pour palier ce problème, on aura tendance à multiplier les observations (faire l'expérience sur deux groupes de sujets plutôt que sur deux sujets seulement). Pourquoi ?
L'autre solution consisterait à interdire à tous les sujets de faire la fête la nuit qui précède l'expérience.
Nous appellerons ces facteurs dont on a choisi de ne pas étudier l'effet dans l'expérimentation en cours, les "facteurs secondaires".
Comme nous l'avons vu dans l'exemple, nous disposons de deux moyens pour contrôler leur effet :
- le plus évident consiste à rendre ce facteur constant pour tout le monde :
on leur interdit de faire la fête la veille. Ainsi, l'effet du facteur secondaire "fatigue liée à la nuit blanche" est neutralisé.
Ce facteur est alors appelé un "Facteur Secondaire Systématique" (FSS).
- l'autre possibilité consiste à en faire un "Facteur Secondaire Aléatoire" (FSA). Le principe est que l'on espère que le hasard fera que les modalités de ce facteur se répartiront de façon à peu près équitable entre les deux groupes, neutralisant ainsi son effet (son effet sera le même dans les deux groupes).
On espère, si l'on attribue les individus au hasard dans 1 groupe ou dans l'autre qu'il y en aura à peu près le même nombre qui auront passé une nuit blanche dans les deux groupes.
Dans une expérience, est-il préférable de contrôler nos facteurs secondaires en les rendant systématiques ou aléatoires ?
(Vous préférez systématique, je sais !)
En réalité, ça dépend...
Intérêts des FSS :
- Chaque facteur secondaire est source de variabilité dans les résultats. Les tests statistiques que nous verrons ultérieurement sont plus efficaces lorsque la variabilité est faible,
- On peut vouloir restreindre une étude à une sous-population. Les personnes agées par exemple.
Intérêts des FSA :
- La porté des conclusions (généralisabilité) est plus importante.
Vous avez décidé de faire de l'âge un FSS et n'avez pris que des 18-20 ans. Vos conclusions sont-elles applicables aux 45-50 ans ?
Prendre des sujets dans toute tranche d'age, au hasard ne pose pas ce problème : la conclusion ne s'applique pas à une seule tranche d'âge.
- On ne peut jamais inventorier tous les FS possibles. L'approche aléatoire permet de contrôler simultanément tous ces facteurs qui n'auraient pas été identifiés.
Conclusion : on ne connait jamais tous les facteurs qui peuvent influencer une VD, mais on en connait certains. Pour ces derniers on choisira d'en rendre systématiques un certain nombre (ceux qui ont le plus d'influence) afin de réduire la variabilité des résultats. Mais ces choix tiendront compte du degré de généralisation que l'on veut obtenir pour nos résultats. Pour les autres, on les rendra aléatoires.
Un piège classique :
Nous souhaitons constituer 2 groupes de souris pour tester l'effet d'un anxiolythique (1 groupe anxiolythique : 12 souris, 1 groupe témoin : 12 souris).
Nous prenons les souris au hasard dans une cage collective pour les mettre dans des cages individuelles. Les cages individuelles sont allignées, les 12 premières vont recevoir les souris "témoin"; les 12 suivantes les souris "anxiolythique".
L'expérience a de fortes chance d'être faussée car lorsque l'on attrape des souris "au hasard" dans une cage collective, les dernières attrapées sont le plus souvent les plus habiles à se cacher derrière les autres ou les plus peureuses. La seule solution valable consiste à les mettre en cage individuelle, à mélanger aléatoirement les étiquettes qui les attribuent à un groupe et à distribuer les étiquettes ensuite.
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